mardi 10 mars 2015

Fury


Titre

Fury

Scénaristes

David Ayer

Commentaire

Film de propagande où la petite histoire peine à rejoindre la grande histoire.

1) Points forts
En plein conflit de seconde guerre mondiale, le récit mise sur l'enjeu de survivre à quatre, dans un seul tank immobilisé, envers et contre une horde de SS.
On apprécie aussi le cheminement progressif de l'apprentissage du héros Norman Ellison (Logan Lerman), d'abord faible introverti puis combattant féru, à force d'obstacles et d'injustices. On retiendra le rôle impitoyable mais équitable du chef Don Wardaddy (Brad Pitt), à la manière d'un Clint Eastwood, lorsqu'il oblige sa jeune recrue à tuer à bout portant mais le protège quand il s'agit de découvrir l'amour auprès d'une belle allemande qui se laisse séduire.

2) Points faibles
L'enjeu tacite de lutter contre l'horreur de l'empire nazi n'apparaît pas évident. La seule question qui semble ici posée est Pourquoi se battre autrement que pour ne pas se faire butter par ses pairs ? C'est un peu maigre. N'y avait-il pas assez de raisons pour lutter contre l'empire nazi pour que cela ne soit pas plus explicite ? Ou bien l'enjeu de combattre l'Allemagne était-il si évident pour les auteurs qu'ils crurent bon de ne pas avoir à le rappeler ? Dans un contexte géopolitique actuel où une guerre paraît inadaptée aux préoccupations des nouvelles générations, et où les frontières entre idéologies sont bouleversées, la liaison entre la petite histoire d'un ingénu devenu héros et la grande histoire de l'Amérique libératrice du monde, face à de nouveaux prophètes, s'essouffle un peu.

3) Le même scénario, réécrit
Dans ces temps troublés, il aurait été utile de rappeler l'enjeu du conflit, à moins que le véritable objectif de ce film ne soit au fond de révéler l'invraisemblable ineptie d'une guerre, fût-ce-t-elle contre le dictateur allemand. Mais, même de ce point de vue, l'intention manque de clarté. Pour corriger cela, il suffirait que chaque personnage soit impliqué de près où de loin dans les méfaits de cette guerre. C'est la même conclusion que je porte sur le film Monuments men, et qui donne à ces réalisations d'une autre époque un air de propagande vraiment désuets.