samedi 3 janvier 2015

Le capital


Titre

Le capital.

Scénaristes

Commentaire

Un pamphlet de Costa-Gavras sur la folie bancaire qui surprend par sa simplicité.

1) Points forts
La sobriété générale du ton confère une dimension dramatique intense à l'oeuvre. Le personnage principal, Marc Tourneuil (Gad Elmaleh), ne répond presque jamais aux sollicitations qui l'entourent et le parasitent, gagné par une folie intérieure.
L'intrigue fonctionne plutôt bien du fait des multiples tentations et enjeux qui trament le fil de l'histoire. Tourneuil est en effet tiraillé entre ses origines modestes et gauchisantes, ses ambitions de winner, les trahisons qui lui tombent dessus, les tentations de luxure. Et on ne sait pas jusqu'au dernier moment quel dénouement il choisit pour se réaliser. Les différentes solutions sont d'ailleurs clairement exposées par les proches du héros, dans les dernières minutes du film.
Quelques tentatives de mise en scène sur le fantasme du héros de pouvoir envoyer tout paître attirent également l'attention et apporte un soupçon d'originalité.

2) Points faibles
On reprochera la lourdeur des commentaires en off qui viennent appuyer inutilement le jeu des comédiens. On perd de fait la beauté aseptisée de l'univers mafieux des hautes sphères bancaires (ciel gris, décors nus, quartiers d'affaires, costumes et coiffures tirés à 4 épingles).
Bien que les enjeux restent nourris, l'intrigue principale, apparaît aussi un peu trop manichéenne. Les méchants banquiers sont tous unis contre les gentils prolétaires et inversement. Cela enlève de la surprise et laisse un arrière-goût de récit trop scolaire. On attendait plus de nuances de la part d'un tel auteur et metteur en scène.

3) Le même scénario, réécrit
Retirer les voix off et nuancer les caractères des personnages suffirait à relever l'oeuvre pour mieux apprécier sa simplicité et son message qui, si la forme apparaît en effet plus sobre, pulvériserait l'écran. On est hélas passé à côté d'un très grand film.