samedi 18 mai 2013

Gatsby, le magnifique

Titre

Catsby, le magnifique

Scénaristes

Craig Pearce, Baz Luhrmann, d'après l'oeuvre de F. ScottFitzgerald

Commentaire

Tous les artifices ne valent pas un bon scénario.

1) Points forts
Puisque nous parlons ici principalement du scénario, on peut dire qu'il y a très peu d'éléments valorisants sur ce point. Retenons peut-être la scène la plus emblématique située 30 minutes avant la fin de ce récit de 2h22, et qui démarre seulement véritablement l'action. Dans cette scène qui se tient dans un salon privé, la jeune et jolie Daisy (Carey Mulligan) est tiraillée entre deux hommes fous et puissants près à se démettre pour la belle alors effrayée, sous les yeux stupéfaits de son confident secrètement amoureux Nick (Tobey Maguire) dont elle saisit involontairement la main pour se rassurer. Le reste, ...c'est de l’esbroufe !

2) Points faibles
L'action, les enjeux, les objectifs, tout démarre effectivement près de 1h45 après le début du film ! C'est un vrai problème. Les scènes d'amorce sont occupées par des artifices les plus spectaculaires les uns que les autres lorsqu'ils ne sont pas simplement saoulant (mouvements de caméra perpétuels et injustifiés pour valoriser, on l'aura compris, une projection 3D pour le coup encore plus inutile en 2D). Si on apprécie en revanche la qualité des décors, des costumes, des accessoires et la fantaisie colorimétrique des paysages pour le coup très carte-postale colorisée, tout ceci ne parvient pas à compenser l'absence d'enjeux et d'objectifs répétés. C'est uniquement l'attente provoquée par le narrateur (Nick) qui nous pousse à suivre son histoire. Sans lui, et à moins que votre curiosité créative également ne vous retienne, nous serions déjà partis pour une autre salle depuis le premier quart d'heure.
Du fait que les objectifs ne sont pas définis, les actions et les dialogues en pâtissent cela va de soi. Ainsi, le comique de répétition d'expressions telles que "oui, grand frère" et "non, grand frère" à tout va, lancés par di Caprio pourtant bon comédien, peinent à sauver la mise en scène.

3) Le même scénario, réécrit
Qui est le personnage principal ? Qui vit le plus d'enjeu ? C'est le narrateur, le seul témoin de la tragédie dans laquelle son amoureuse se languit pour un puissant compromis. Mais alors, que gagnait-il à révéler, à vivre ou pas cette tragédie ? Il perdait son amour en acceptant le drame. Il y gagne son honneur et accepte ce passé traumatisant, face à son psy qui, plus tard, l'a amené à tout déballer. Il y a des objectifs et des enjeux pourtant réels, mais ceux-ci ne sont pas clairement énoncés ni valorisés.
Pour renforcer la qualité de la trame dramaturgique, il aurait donc fallu insister sur le besoin pour Nick de devoir accepter cette tragédie pour se réaliser. On aurait pu le voir d'abord refuser la vérité évidente pour les autres, et tiraillé par les manipulations et son propre mensonge, choisir finalement de laisser filer celle qu'il aime pour celui qu'elle a toujours aimé alors que celui-ci même l'aurait trahi. Et son auteur aurait eu le bon goût d'appeler cette oeuvre : Nick le magnifique.

Arzhur Caouissin.

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