jeudi 20 décembre 2012

Thérèse Desqueyroux

Titre

Thérèse Dequeyroux

Scénaristes

Claude Miller, Natalie Carter. D'après l'oeuvre de François Mauriac.

Commentaire

Le sujet des tabous familiaux dans les grandes familles bourgeoises est ici d'une grande profondeur mais son traitement reste douloureux et non motivé, ce qui n'aide hélas pas à l'immersion. Dans la même ligne éditoriale, je recommande plus vivement Les blessures assassines, de Jean-Pierre Denis et Michèle Pétin, également inspiré d'une oeuvre littéraire (de Paulette Houdoyer) et qui pourtant nous enseigne admirablement les pressions familiales ancrées par le tabou de la religion.


1) Points forts
Une sobriété, une douceur, des poses, qui prennent le temps de placer le sujet.

2) Points faibles
A leurs habitudes, les bons réalisateurs français qui se prennent souvent aussi pour de bons scénaristes ne semblent pas avoir compris, même pour cet imprévisible dernier film, qu'un récit doit être nourrit efficacement pour permettre au spectateur, en quelques minutes, de décoller. Claude Miller, sans doute trop douloureusement préoccupé par des ennuis de santé (on le ressent), nous abandonne dans une attente non assouvie, difficile, sombre, où seuls les costumes, les décors et le cadre nous rassasient. On ne connaît pas l'objectif du personnage de Thérèse (Audrey Tautou) assez tôt pour suivre l'intention de l'auteur. On cherche, on doute, trop longtemps et on passe à côté de l'intention, énervé d'avoir compris tardivement que le sujet avait déjà été traité, et mieux, ailleurs.

3) Le même scénario, réécrit
Pour aider le film, qui possède pourtant de grandes qualités plastiques, je pense qu'il aurait fallu affirmer davantage les raisons qui obligent Thérèse Desqueyroux à fuir le cadre bourgeois et à s'opposer à un destin tout tracé. Pour cela, ne convenait-il pas de montrer combien elle a dû subir des obligations contradictoires induites par des règles de cette bourgeoisie, avant de la voir agir envers et contre ses proches ? Nous aurions alors compris que son objectif était de fuir ce milieu et de trouver, dans la liberté, la cohérence qui harmoniserait sa vie. Cela aurait épargné les bavardages lourdingues qui tentent de justifier telle ou telle action non motivée. Des lourdeurs inutiles qui gâchent le plaisir des images.

Arzhur Caouissin.

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